Des fleuves malades et pour l'instant incurables
Invisibles et tenaces, les PCB polluent la plupart des cours d'eau français. Dénoncée depuis plus de 20 ans par les associations, cette contamination fait l'objet d'un plan national d'action. Ou comment débarrasser les fleuves de cette pollution ?
Un Tchernobyl à la française, selon le WWF. Une bombe à retardement, selon le FNE… La pollution qui touche la plupart des cours d'eau français est des plus inquiétantes... Les PCB, ou PolyChloroBiphélynés plus connus en France sous le nom de pyralènes, contaminent depuis des dizaines d'années rivières et poissons d'eau douce. Une pollution particulièrement tenace : ces dérivés chimiques chlorés, longtemps utilisés dans l'industrie pour leurs qualités d'isolation électrique, de lubrification et d'ininflammabilité, sont des polluant organiques persistants très peu biodégradables. Non solubles dans l'eau, ils se concentrent dans les sols et sédiments fluviaux et s'accumulent dans l'ensemble de la chaîne alimentaire. Aujourd'hui, les PCB sont omniprésents dans l'environnement et l'alimentation, non sans danger pour la santé humaine. Toxiques, les PCB sont fortement soupçonnés d'être cancérigènes et de provoquer de sérieux problèmes de santé (irritation des voies respiratoires, maux de têtes, problèmes de peau…).
Une pollution méconnue et longtemps niée…
Cette pollution a été mise en évidence il y a 20 ou 30 ans mais elle n'a pas été traitée comme une priorité. Beaucoup pensaient que les PCB allaient s'évacuer tous seuls. Il y a eu un véritable laxisme à l'époque, le problème a été pris à la légère, commente Audrey Roggeman, chargé de mission Eau à la FRAPNA (Fédération régionale de protection de la nature).
Cette association a été la première à donner le signal d'alarme dans les années 80 mais il faudra attendre près de 20 ans pour que le gouvernement prenne conscience de l'ampleur de cette pollution. Si la dangerosité des PCB est reconnue et leur production interdite en France en 1987, leur utilisation est autorisée jusqu'en 2010. Il resterait aujourd'hui en France 500 000 appareils encore en service à décontaminer.
Ce sont des analyses réalisées en septembre 2005 en aval du Rhône qui vont déclencher une réelle prise de conscience. L'étude révèle une très forte contamination des eaux du fleuve : les poissons sont gorgés de PCB 40 fois au-delà de la norme sanitaire. La préfecture du Rhône interdit immédiatement la pêche et la consommation des poissons de cette zone. S'ensuivront toute une série d'arrêtés préfectoraux, pour le Rhône d'abord, puis pour la Somme et ses affluents quelques mois plus tard.
Cette pollution a été mise en évidence il y a 20 ou 30 ans mais elle n'a pas été traitée comme une priorité. Beaucoup pensaient que les PCB allaient s'évacuer tous seuls. Il y a eu un véritable laxisme à l'époque, le problème a été pris à la légère, commente Audrey Roggeman, chargé de mission Eau à la FRAPNA (Fédération régionale de protection de la nature).
Cette association a été la première à donner le signal d'alarme dans les années 80 mais il faudra attendre près de 20 ans pour que le gouvernement prenne conscience de l'ampleur de cette pollution. Si la dangerosité des PCB est reconnue et leur production interdite en France en 1987, leur utilisation est autorisée jusqu'en 2010. Il resterait aujourd'hui en France 500 000 appareils encore en service à décontaminer.
Ce sont des analyses réalisées en septembre 2005 en aval du Rhône qui vont déclencher une réelle prise de conscience. L'étude révèle une très forte contamination des eaux du fleuve : les poissons sont gorgés de PCB 40 fois au-delà de la norme sanitaire. La préfecture du Rhône interdit immédiatement la pêche et la consommation des poissons de cette zone. S'ensuivront toute une série d'arrêtés préfectoraux, pour le Rhône d'abord, puis pour la Somme et ses affluents quelques mois plus tard.
Le 10 octobre 2007, la secrétaire d'Etat à l'écologie déclare que cette pollution concernes tous des fleuves français et annonce la mise en œuvre d'un plan national d'élimination des PCB. Un comité de pilotage nationale sur la pollution des flueves aux PCB, regroupant élus, associations de protection de l'environnement, pêcheurs professionnels et amateurs, industriels, organismes de recherche et d'expertise, est mis en place debut 2008 afin d'identifier, de maîtriser et à terme de réduire les risques liés à cette contamination.